J'ai un peu erré dans les rues du Havre, parmi d'étranges bâtiments.
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Pont sur le bassin Vauban |
J'ai parcouru les grandes rues toutes droites qui partent de l'hôtel de ville. Le tramway de la ville est en construction. Habitants: "Oui c'est sûr qu'avec les travaux du tramway les choses sont plus compliquées".
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Tramway en travaux |
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Je me suis perdue, j'ai fait des allers-retours, des détours et des demi-tours, puis j'ai trouvé une route pour m'en aller. Direction Rouen. Je passe par Harfleur. La D6015 n'est pas du tout sympathique, je me rabats sur la D40 qui est un peu mieux. Vent plutôt favorable. Je déjeune sur des marches de pierre à Mélamare, un tout petit village. J'aime bien ce nom vaguement inquiétant, Mélamare. Grosse averse, qui passe... Des averses qui passent ! [En France, on a parfois le droit d'attendre qu'une averse soit passée.]
La D61 me mène agréablement de Lillebonne à Caudebec en Caux. Lorsqu'elle passe par Villequier, j'ai une pensée pour le Grand Crocodile :
Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres,
Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux ;
Maintenant que je suis sous les branches des arbres,
Et que je puis songer à la beauté des cieux
Quelques montées mais rien de pénible. Je n'ai pas le temps de suivre toutes les boucles de la Seine, alors je coupe. J'ai l'impression que c'est un peu lâche de prendre un raccourci, simplement parce que le fleuve tentateur déploie ses méandres un peu plus au sud. L'arrivée sur Rouen est très belle, même sous une grosse averse. [Le temps incertain est parfois une bénédiction, grâce aux lumières étranges.]
Arrivée vers 19h chez Nicolas et ses collocs. Je découvre que le porte-bouteille de mon vélo est exactement à la taille d'une bouteille de vin. Discussion sur le cyclisme en solitaire avec Nico, ainsi que sur les épices (et le
poulet au cidre) avec Mourad. On visite la ville de nuit.
Je repars le lendemain matin vers 11h après une nuit-canapé au sommeil très profond.
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Sortie de Rouen |
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Je décide que Paris-Rouen ne se fera pas en un jour : j'arriverais la nuit, et fatiguée. Mon genou droit est aussi de cet avis. Il ne va pas si mal, mais il faut en général que je le démarre à la main, en appuyant dessus - en mode starter.
[Nico m'a donné une grosse tablette (200g) de chocolat à 70%. Je l'aurai presque finie à la fin de la journée.]
Je commence par me diriger tranquillement vers les Andelys. On me conseille d'aller voir Château Gaillard, j'obtempère, malgré les récriminations de mon genou droit à propos de la montée épique qui y mène.
Au moment où j'arrive en haut, le soleil sort.
J'ai un endroit où dormir vers l'est, au sud de Beauvais, dans un petit village qui s'appelle Hénonville. Je traverse l'Eure d'ouest en est, à bonne vitesse. Je suis entourée de champs et de nuages. Les petites routes sont très calmes, c'est plat, le vent me pousse, mon genou ne se plaint pas.
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Le genre de route que j'aime. |
Je m'arrête parfois pour admirer les nuages dans le silence.
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"Les nuages, là-bas, les merveilleux nuages" |
J'arrive à Hénonville juste après une averse, chez Denis et Sylvie. On boit de la bière, puis du ti-punch, puis du rhum tout seul (pour ma part), on discute bien et on mange de très bonnes pizzas [tartes, plutôt]. Après une autre bonne nuit (combien de bonnes nuits !) je repars vers 8h, et sans grande hâte me dirige vers Paris. Une nappe de brume est tombée sur les champs pendant la nuit.
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Misty morning |
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Peu de vent. Je m'arrête à Auvers sur Oise [et je mange encore du chocolat], c'est très joli. Puis c'est la descente vers Paris, de plus en plus de voitures, quelques embouteillages, Saint-Denis que je connais, la porte de Clignancourt...
Home.
Dans la cour Pasteur les arbres sont à présent tout verts. Le printemps s'est installé pendant que j'étais ailleurs.