Le bateau a beaucoup tangué, surtout en sortant de Portsmouth. Les gens allaient et venaient avec des airs concentrés en s'accrochant aux rampes. [Je me souviens d'un roman de mon enfance où les gens avaient le mal de mer. Les premières grosses vagues amusaient beaucoup les passagers, puis ils devenaient tout pâles et se retiraient piteusement dans leurs cabines. Quelques jours après, cependant, tout le monde avait le pied marin. Seulement, il ne suffit pas d'une nuit.]
On ne peut pas dormir assis, c'est une ineptie. Je me couche par terre. Je me dis que je retraverserais bien l'île de Wight sous la pluie deux ou trois fois avec le vent dans le nez, plutôt que de tanguer sur ce bateau stupide. Ce n'est même pas un vrai tangage de bateau à voile, c'est un vague roulis d’ascenseur malade, très lent, très pénible. Je pense à mon vélo dans la cale, je l'ai certainement mal attaché, mal calé, dans quel état vais-je le retrouver ?
Puis ça se calme, ou bien je m'endors, ou les deux.
Au réveil le Havre est en vue...
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